http://www.myspace.com/audioclockersoundsystem
http://wwww.00h13.com
Origine du Groupe : France
Style : Abstract Hip Hop
Sortie : 2009
Tout d'abord le nom « audioclockers » vient directement du film de Spike Lee lui-même inspiré du roman d’un enfant du Bronx, Richard Price. Les "clockers" sont ces petits dealers de rue qui vendent le crack, ce démon du ghetto, au coin des "project", véritables cités dortoirs à la manière américaine dans une ambiance de survie quotidienne. Nos « Audioclockers » en ont donc détourné le sens pour se définir comme des petits dealers de son, des vendeurs au détail qui marchandent leur son brut pour nous aider à survivre un peu plus dans la fournaise qui nous entoure.
L’album nous traîne ainsi vers toutes les stations de l' « Underground Railroad » de la musique : le jazz, la soul, le reggae, le rock, la drum and bass et l'electro, cette expérimentation sonore tout azimut permise par les machines actuelles. Le carburant de cette locomotive est une énergie principalement hip-hop, culture toujours refondatrice par excellence. En témoigne le premier partenaire de « Dtracks » sur ce projet : « DJ Blat X ». C'est une première démarche salvatrice que de replacer au coeur d'un disque de rap le DJ et son art, le scratch, cette pratique musicale inventé par le hip-hop.
Les scratch de « DJ Blat X » sont comme des coups de rasoir dans le temps qui impulsent des danses crépitantes sur les mélodies diluviennes de « Dtracks » et donnent aux passages instrumentaux cette intensité pulsionnelle si jouissive.
Au micro, les lames qui s'entremêlent tranchent nettement avec le tout venant du rap routinier des ondes FM. Une partie de l'équipe de K2C assure la déclinaison francophone du projet avec la diatribe éloquente de « La main gauche » contre la France ségrégationniste ou l'algèbre rapologique de « Demba » brisant d'un froissement de micro sans équivoque les faux semblant des mythes commerciaux du bien mal nommé "rap de rue".
Ce projet regorge aussi de perles glanés outre atlantique en marge des poncifs du moment. Il n'y a qu'à se laisser porter par « Perseph'one » et ses hauteurs d'élocution pour s'en convaincre.
De son grain intime la voix du rappeur « Specsone » nous dessine, au milieu des craquements de matrice agencés par « Dtracks », la convaincante esquisse d'un maillage presque cosmique. Ce maillage qui ne germe qu'entre des musiciens libres.
Nous pourrions creuser plus loin encore ces univers que nous dévoile ces « Audioclockers » tout au long des leurs rencontres : « Les Turtle Handz », « Babel Fishh », « Silas and the silent blak project », « Aamir of escape artist » (certains noms ne doivent rien au hasard), « Notabene » (guitare), La voix soul de "Lo", la flûte hypnotique d'un « Ji-mob » et autre « Artoo ».
Pour autant, nous ne ferions que couvrir de mots ce que des oreilles attentives comprendront d'elles-mêmes car cet album, voulu ainsi par « Dtracks », est celui des rencontres et des liaisons souterraines.
Ecrit par Andréas Straknowinsky pour http://wwww.00h13.com
Tracklist :
1 - JJones speaking
2 - Solitude of men feat. Aamir of Escape Artist
3 - Vendetta Symphony
4 - Cold street feat. Artoo
5 - Y en a feat. Badem
6 - N.Y. Rat trapps feat. Turtle Handz
7 - Wizard feat. Specsone
8 - One life feat. Lo’
9 - I have something has to say to you
10 - Stereo feat. Specsone
11 - Never stop
12 - Périphérie feat. La main gauche
13 - Troubled smiles feat. Perseph’One & Babel Fishh
14 - Dance of wisdom feat. Lo’
15 - Dayseers feat. Silas Blak and the Silent Lamb
16 - Back to Kyoto
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